Gel d’étanchéité dans les câbles optiques: Utile et peu pratique à la fois
Le contact de l’eau est à éviter pour la fibre pour diverses raisons. La liaison H--O entraîne des atténuations optiques importantes autour de 1400nm. L’eau peut aussi entraîner des contraintes physiques dommageables. Aussi, le câble optique doit il être étanchéifié. L’eau ne doit pas pouvoir se diffuser dans le câble, mais ne doit pas pouvoir se diffuser dans le module non plus (loose tube, micro loose, micromodule etc.).
A l’intérieur des modules, le gel est couramment utilisé pour des raisons techniques et économiques. Il remplit parfaitement la fonction. Néanmoins, le gel a également un inconvénient. Il est un « polluant » lors de la soudure entre deux fibres, et entraîne des pertes optiques. Il faut donc bien retirer toute trace de gel sur les fibres avant de les souder. Cette opération de nettoyage minutieuse est donc un « point de douleur » sur le terrain. ACOME invente une nouvelle structure de module optique capable de s’en affranchir totalement.
L’intérêt du gel d’étanchéité
Le gel d’étanchéité remplit l’âme des modules contenant les fibres optiques.
Le gel est hydrophobe et permet une étanchéité par le remplissage du module : cela empêche les écoulements longitudinaux et radiaux.
Il constitue une barrière mécanique entre la lame de l’outil d’ouverture du module et la fibre : il assure une protection dans le cadre d’un module de fibre optique nécessitant l’usage d’un outil (exemple Loose Tube).
Les contraintes du gel d’étanchéité
Bien que remplissant son rôle d’étanchéité, il n’en demeure pas moins que le gel apporte beaucoup de contraintes, sur les coûts, la sécurité et l’environnement.
Le dégraissage, une étape chronophage et indispensable
- Jusqu’à 1H pour un câble de 72 fibres
Comme évoqué dans l’article Nanomodule, une solution contre l’inflation du déploiement au Royaume-Uni, le dégraissage des fibres implique un temps allant de 5 à 10 min par module. Par exemple pour un câble de 6 modules de 12 fibres, le temps nécessaire à la préparation des modules est estimé entre 30 minutes à 1 heure. Dans le cadre d’un déploiement massif de câbles optiques, comme peut l’être le FTTH, cette opération s’avère être une part importante dans la décomposition des coûts de mise en œuvre
- Les risques d’un dégraissage insuffisant :
- Le gel a cette propriété de faire adhérer à la fibre, les impuretés naturellement présentes dans l’environnement
- Aussi, si une fibre est mal nettoyée, ces impuretés restent à l’interieur des cassettes, elles peuvent occasionner des complications ultérieures
- Si le gel et les impuretés ne sont pas bien nettoyés avant la soudure, les pertes optiques risquent d’être au delà des sanctions, obligeant très probablement de le refaire
L’usage de solvants, indissociable du nettoyage du gel
La fibre a besoin d’être soigneusement préparée avant d’être soudée. Le nettoyage est une étape obligatoire, pour éviter que des impuretés ne soient « emprisonnées » lors de la soudure
- Le nettoyage à sec consiste à utiliser un tissu de nettoyage spécifiques (lingettes, …). Il est adapté dans le cas de fibres dites sèches, mais ne réussira pas à dissoudre les matières graisseuses du gel.
- Le nettoyage humide consiste à utiliser un solvant avec des outils adéquats afin de dégraisser la fibre optique. Ce type de solvant étant très souvent corrosif il faut faire attention pour éviter de contaminer la fibre.
- Lingettes et solvants sont en réalité utilisés simultanément sur le terrain, étant la méthode la plus pragmatique et la plus efficace.
Les solvants, efficaces pour dégraisser mais aussi nocifs
- Nocif pour l’homme
D’un point de vue hygiène et sécurité, certains produits de dégraissage sont nocifs pour la santé (inhalation, ingestion, contact avec la peau). Les solvants organiques comme l’acétone, le tétrachloroéthylène ou le trichloréthylène peuvent entraîner irritation des yeux et des voies respiratoires, maux de tête, étourdissements et nausées. En cas d’exposition prolongée sans protections (masques et gants), le solvant peut provoquer une dépression du système nerveux. Les normes et procédures de sécurités doivent être scrupuleusement respectées
- Nocif pour l’environnement
Par ailleurs, ces solvants organiques sont considérés comme des polluants atmosphériques. Ils peuvent engendrer des problèmes de qualité de l’air (ex. formation de brouillard pollué), et aussi contaminer les eaux souterraines ou les cours d’eau en cas rejets non contrôlés.
La pression sur les délais et sur les coûts résulte régulièrement sur une absence de gestion de ces déchets polluants. Sans équipement adéquat, du solvant se retrouve abandonné sur le sol à la fin de l’intervention, et si tel est le cas, le sol n’est en général pas dépollué avant de quitter les lieux. Les lingettes souillées ne sont pas souvent remises pour dans un circuit de traitement de spécifiques.
Les solvants, ce que recommande ACOME
Quand du solvant est nécessaire, ACOME préconise dans le GUIDE ACOPTIC l’utilisation d’une lingette non pelucheuse et recommande l’utilisation d’isopropanol, d’éthanol ou de kerdane.
Le gel d’étanchéité n’est plus une fatalité
La technologie Compact Tube réduisait déjà drastiquement les quantités de gel
ACOME a développé dans les années 2000 une brique technologique, appelé Compact Tube. En plus de ses gains de temps liés à la souplesse du matériau, son gain en diamètre permet aussi de fortement limiter la quantité de gel et par conséquence un nouveau gain de temps au nettoyage, par rapport aux Loose tubes.
Vous pouvez retrouver l’intégralité de l’article comparant les technologies Loose Tube, Micro-Loose Tube et Compact Tube en cliquant ici !
Le Nanomodule, une innovation de rupture de tube sans gel
ACOME invente une technologie brevetée, appelée Nanomodule, commercialisée dans ses premiers câbles Nanomodule Ultra Light Weight au Royaume Uni en Septembre 2022.
Cette technologie de regroupement de fibre offre une densité inégalée de fibre. Les bénéfices sont multiples et cette technologie est loin d’avoir offert tout son potentiel. Par exemple, au Royaume Uni, les câbles ULW Nanomodule 96 fibres brisent un plafond de verre, et apportent des gains du coût total de possession (TCO) mesurées au-delà de 30%. Côté environnemental, l’amélioration de l’empreinte carbone est du même ordre de grandeur. Les câbles ULW sont déjà approuvés PIA et peuvent être librement utilisés sur les poteaux BT/Openreach. Plus d’information sur cette technologie dans une publication ACOME !
Du côté de l’étanchéité, cette technologie est aussi en rupture, et apporte des gains de temps lors de la mise en œuvre, et donc des économies supplémentaires. Le Nanomodule n’utilise absolument aucun gel d’étanchéité. En réalité, l’innovation réside dans le fait que le Nanomodule est rendu étanche par le dispositif qui rend étanche le câble, à savoir un filin gonflant. Un deux en un.
Ainsi, le nettoyage de la fibre n’a plus besoin de solvant. La préparation s’en trouve simplifiée et rendue beaucoup plus rapide. En évitant l’utilisation de solvant, le risque d’impact sur l’homme et l’environnement est de facto éliminé.